Les charpentiers en bâteaux

Au moyen âge la Loire n'avait pas la même configuration qu'aujourd'hui.
Contrairement à aujourd'hui le lit le plus important passait du côté de la ville ( à l'emplacement actuel du port).

Le commerce et la vie de la cité étaient concentrées sur cette rire de le Loire.

Les rives entre la ville et l'île furent peu à peu réservées aux ateliers de "charpenterye" pour la construction de bateaux nommés " cabanes".
Au 18ème siècle les charpentiers étaient deux cent à travailler sur la grève. Ils avaient trouvés un espace uni et plat qui leur permettait d'y vivre et facilitait la mise à flot de leurs constructions.

Ce quartier fut baptisé "le quartiers des charpentiers" . On y trouve d'ailleurs encore aujourd'hui la rue des charpentiers.

On trouvait des maisons sur pilotis jusque dans le lit du fleuve.

En 1684, une terrible inondation qui changea ce quartier en un lac marécageux mais les charpentiers malgré les pertes humaines et matérielles le reconstruire.

D'autres inondations eurent lieu en 1706, puis 1759  avec les mêmes effets et conséquences mais tout était reconstruit.

Les charpentiers ne se contentaient pas de construire et restaurer des bateaux mais ils étaient aussi bons mariniers et aidaient pour le chargement. L'activité de la marine Roannaise était florissante car chaque bateau passant par Roanne devait payer des droits.

Les bateaux qui partaient vers Paris ou Nantes transportaient du charbon en provenance de Saint Etienne mais aussi les vins du Roannais mais aussi du plâtre, de l'avoine, du bois ou des poteries.

Dans la nuit du 11 au 12 mai 1792, il plut énormément ce qui fit déborder le Renaison et la Loire qui emportèrent tout sur leur passage et suite à cette catastrophe l'ingénieur en chef du gouvernement pour les ponts et chaussées décida de ne plus reconstruire le pont entre la ville et l'île mais construire une route qui détourna le cours principal du fleuve entre l'île et le Coteau (son emplacement actuel).
L'activité de charpentier marqua un temps d'arrêt puisque leur outil de travail et leurs habitation ont du subir des modifications. C'est à ce moment que des maisons en dur firent leur apparition dans le quartier des charpentiers.
La Loire a tout de même repris son ancien lit en 1846, 1852, 1856 et 1866.

L'île a été très importante pour les charpentiers car dès le début du XVIème siècle  de nombreux bateaux rangés le long de ses quais permettaient de fréquentes transactions.
Le lit de la Loire entre l'île et Le coteau pouvait être traversé à pieds et l'autre côté leur permettait de changer de province et d'échapper à une législation compliquée.
L'île fut donc un refuge pour toutes les personnes qui avaient quelque chose à se reprocher tout en étant bien accueillis par les charpentiers qui n'étaient pas des enfants de coeurs car à la moindre alerte il suffisait de traverser et la faute avait des chances de restée impunie.
Il il a eu d'ailleurs ne nombreux problèmes entre les charpentiers et les différentes autorités.

La vie des Charpentiers

Leur vie était très agitée et ils étaient rarement à la maison. Pendant six mois de l'année ils descendaient le fleuve au nombre de six ou huit sur chaque bateau. Ils se jouaient de la météo pour descendre le fleuve au plus vite.
Arrivé à destination ils remettaient ou vendaient leur chargement, laissaient le bateau pour le tiers de sa valeur, aux ateliers de découpage et revenaient aux charpentiers ou à l' île avec leurs revenus qui parfois fondait au gré des arrêt aux auberges de la route. Ensuite ils reconstruisaient un nouveau bateau.
Les charpentiers joignaient une intelligence prompte, une audace extrême et un esprit actif et entreprenant. Ils étaient reconnaissable à leur physionomie énergique et aux traits accentués, à laquelle la vie en plein air donnait le hâle particulier aux gens de la mer.
Leur langage dur, vif et nerveux, était adouci à l'occasion par un parler traînant, semé d'inflexions câlines, doucereuses, jetées à dessein sur certaines syllabes.
Lors de leur voyages sur la Loire ils formaient une bande de joyeuse qui se faisait un plaisir de l'inconnu. Ils prenait toujours la vie du bon côté quelque soit les aléas de leur voyage.

Les bateliers avaient formés entre eux une corporation qui était puissante et influente. En s'affiliant à une association ils jouissaient de privilèges particuliers qui les autorisaient à lever des impôts et soustraire ses membres aux justices seigneuriales pour les juger selon ses règles et statuts.
Ces privilèges s'estompèrent à la fin du XVIIème siècle et la corporation n'existait plus au XVIIIème siècle.